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Welcome to European Tribune. It's gone a bit quiet around here these days, but it's still going.
by afew
Mon Jan 5th, 2015 at 08:42:46 AM EST
Thomas Piketty is in the news for having refused the French decoration of Chevalier de la Légion d'honneur. Or, in other news, for a conversation with Bill Gates.
He's also a columnist at Libération. His latest offering starts by taking a swing at Juncker for his hypocrisy on the Luxleaks scandal, and goes on:
2015 : quels chocs pour faire bouger l'Europe ? - Libération il est temps de reconnaître que ce sont les institutions européennes elles-mêmes qui sont en cause, et que seule une refondation démocratique de l'Europe permettrait de mener des politiques de progrès social.
it's time to recognize that the European institutions themselves are the problem, and that only a democratic refoundation of Europe would enable policies of social progress.
What gets in the way? Piketty singles out Germany and France.
2015 : quels chocs pour faire bouger l'Europe ? - Libération La palme de l'amnésie revient quant à elle à l'Allemagne, avec la France en fidèle second. En 1945, ces deux pays avaient une dette publique dépassant 200% du PIB. En 1950, elle était tombée à moins de 30%. Que s'est-il passé, aurait-on soudainement dégagé les excédents budgétaires permettant de rembourser une telle dette ? Evidemment non : c'est par l'inflation et la répudiation pure et simple que l'Allemagne et la France se sont débarrassés de leur dette au siècle dernier. S'ils avaient tenté de dégager patiemment des excédents de 1% ou 2% du PIB par an, alors on y serait encore, et il aurait été beaucoup plus difficile pour les gouvernements de l'après-guerre d'investir dans la croissance. Ce sont pourtant ces deux pays qui expliquent depuis 2010-2011 aux pays d'Europe du Sud que leur dette publique devra être remboursée jusqu'au dernier euro. Il s'agit d'un égoïsme à courte vue, car le nouveau traité budgétaire adopté en 2012 sous la pression de l'Allemagne et la France, qui organise l'austérité en Europe (avec une réduction excessivement rapide des déficits et un système de sanctions automatiques totalement inopérant), a conduit à une récession généralisée en zone euro. Alors même que l'économie est repartie partout ailleurs, aux Etats-Unis comme dans les pays de l'Union européenne restés au dehors de la zone euro.
The amnesia award goes to Germany, with France a faithful second. In 1945, these two countries had a public debt at over 200% of GDP. By 1950, it had fallen to less than 30%. What happened, did they suddenly create budget surpluses that let them pay off that debt? Of course not: it was by inflation and pure and simple repudiation that Germany and France got rid of their debt in the last century. If they had tried to patiently build surpluses of 1% or 2% of GDP a year, they'd still be at work on it, and it would have been more difficult for the postwar governments to invest in growth. These are however the two countries that have been explaining since 2010-11 to South European countries that their public debt must be paid back to the last euro. This is shortsighted selfishness, because the new budgetary treaty adopted in 2012 under German and French pressure, that organizes austerity in Europe (with excessively rapid reduction of deficits and a totally inoperative system of automatic sanctions), has led to generalised recession in the Eurozone. And this at the same time as the economy has started up again elsewhere, in the USA as in EU countries outside the Eurozone.
2015 : quels chocs pour faire bouger l'Europe ? - Libération Dans ce duo, la palme de l'hypocrisie revient sans conteste aux dirigeants français, qui passent leur temps à rejeter toutes les fautes sur l'Allemagne, alors qu'il s'agit clairement d'une responsabilité partagée. Le nouveau traité budgétaire, négocié par l'ancienne majorité, et ratifié par la nouvelle, n'aurait pu être adopté sans la France, qui en vérité a fait comme l'Allemagne le choix de l'égoïsme vis-à-vis de l'Europe du Sud : puisque l'on paie un taux d'intérêt très faible, à quoi bon le partager ? En vérité, une monnaie unique ne peut fonctionner avec 18 dettes publiques et 18 taux d'intérêt sur lesquels les marchés financiers peuvent librement spéculer.
In this duo, the hypocrisy prize goes without contest to French leaders, who spend their time placing all the blame on Germany, when the responsability is clearly shared. The new budgetary treaty, negotiated by the former (Sarkozy) majority, and ratified by the new (Hollande) one, could not have been adopted without France, which truly made, like Germany, the selfish choice with regard to Southern Europe: since we pay a very low interest rate, why share it? The truth is a single currency can't work with 18 public debts and 18 interest rates on which the financial markets can speculate freely.
2015 : quels chocs pour faire bouger l'Europe ? - Libération Alors, quels chocs pourraient permettre de faire bouger les lignes en 2015 ? Il y a, en gros, trois possibilités : une nouvelle crise financière ; un choc politique venant de la gauche ; ou bien un choc politique venant de la droite. Les dirigeants européens actuels devraient avoir l'intelligence de reconnaître que la deuxième possibilité est de loin la meilleure : les mouvements politiques qui prospèrent aujourd'hui à la gauche de la gauche, comme Podemos en Espagne ou Syriza en Grèce, sont fondamentalement internationalistes et proeuropéens. Plutôt que de les rejeter, il faudrait au contraire travailler avec eux pour formuler les contours d'une refondation démocratique de l'UE. Faute de quoi, on risque fort de se retrouver avec un choc autrement plus inquiétant, venu de la droite
So, what shocks could shift the lines in 2015? There are roughly three possibilities: a new financial crisis; a political shock coming from the left; or a political shock coming from the right. The present European leaders should have the intelligence to recognize that the second possibility is by far the best: the political movements that are prospering today on the left of the left, like Podemos in Spain or Syriza in Greece, are fundamentally internationalist and pro-European. Rather than reject them, we should on the contrary work with them to formulate the outlines of a democratic refoundation of the EU. Failing which, we run a strong risk of ending up with a more worrisome shock, coming from the right.
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